14 juin 2012

A qui la faute ?

Il convient tout d'abord de sérier les problèmes et des problèmes il y en a.


1/ Les fouilles
  • l'ampleur des découvertes conduit les archéologues à demander "une rallonge" financière et temporelle au promoteur pour continuer les fouilles.
  • l'entreprise privée qui construit ce programme immobilier se trouve dans l'obligation (c'est la loi) de financer tout ou partie ces fouilles. Je ne sais pas personnellement, quelles aides l'entreprise a pu obtenir jusqu'à présent. Or, après le coût important de la démolition des 2 derniers étages du bâtiment existant, elle se trouve à devoir financer cette rallonge ce qui rogne d'autant ses marges.

  • On comprend dès lors qu'elle propose une modification au permis de construire pour "figer les fouilles sous une dalle de béton qui rend vaine toute recherche ultérieure, ce qui semble accepté par la DRAC. Plus de fouilles, plus de dépense; et cela semblerait légal puis-qu’accepté par cet organisme émanation de l'état. Cette petite astuce a été mise en œuvre à Nantes récemment sur un chantier de même nature. Or, la loi Raffarin semble dire que toute fouille commencée doit être menée à son terme.

Il y a donc dans cette affaire des convergences d'intérêt de part et d'autre pour "enfouir les fouilles" et chacun limite les frais, les uns par intérêt financier, les autres au mieux par manque d'intérêt pour l'histoire, au pire par collusion.

2/ Le programme immobilier

Doit-on empêcher un promoteur de promouvoir, à un bétonneur de bétonner ? La réponse est non car à chacun son métier et ses compétences et il doit pouvoir honnêtement vivre de son métier. Alors à qui la faute ?

Et puis d'ailleurs de quelle faute parle t'on ?

Faute de goût en proposant d’infâmes bloc de beton dignes des "cages à poule" des années soixante construites à la hâte pour accueillir notre main d'oeuvre étrangère A t'on trouvé des sources d'inspiration sur la prison flambant neuve de Vivonne ? 
Faute de gout encore en imposant ces fameux ces fameux blocs à 10 mètres d'un site classé patrimoine de l'Unesco ?

Faute de mémoire, faute de contrôle ou défaillance de l'administration.. à vous de juger..

12 mars 2008

Des découvertes impressionnantes

«N ous sommes emballés ! » Pour Anne-Marie Fourteau-Bardaji, de la Direction régionale des Affaires culturelles, les fouilles actuellement menées dans le quartier des Dunes et à Saint-Hilaire sont riches de découvertes. Ces fouilles "préventives" précèdent la construction d’immeubles.
Sur l’ancien terrain militaire du Parc à fourrage, des fouilles menées au XIXe siècle avaient déjà permis d’exhumer des tombes d’un grand cimetière antique bordant l’actuelle rue de la Pierre levée. Celles démarrées en septembre dernier sur 2000 m2 et financées par l’Etat ont mis à jour de nouvelles sépultures
à inhumation et à incinération, ainsi que les fondations de trois mausolées. Ce site exceptionnel, hors des murs de la ville antique, a été utilisé entre le Ier et le IVe siècle. A la fin du chantier, l’équipe d’archéologues menée par Anne-Sophie Vigot étudiera en laboratoire les objets récupérés sur le terrain.
Le site de l’ancien lycée du Doyenné, dans le quartier de Saint-Hilaire, fut aussi une nécropole. Installée depuis novembre dernier près de l’église du premier évêque de Poitiers, l’équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a découvert sur place quelque 350 sépultures, beaucoup
plus que ce qu’avaient révélé les sondages effectués en 2003. « Ce site majeur est complexe car il recouvre plusieurs couches archéologiques », précise Anne-Marie Fourteau-Bardaji. En effet, sur la nécropole antique se trouvent aussi des sarcophages mérovingiens, mais aussi des vestiges du cloître datant du XIIIe au XVIIIe siècle. Un "millefeuille" historique sur lequel s’activent les archéologues en cartographiant, photographiant et inventoriant le mobilier des tombes : des vases et des coffres de pierre, notamment. Sur le site de Saint-Hilaire, la tombe d’un couple enlacé a été découverte. Le travail de l’anthropologue permettra de découvrir quelles ont été leur vie et leur mort, grâce à leur position, aux os et aux objets entourant les corps. Une histoire pleine de mystères mais qui, grâce aux archéologues, est désormais immortalisée.

5 mars 2008

Vous reprendrez bien un peu de passé ?

Reprise d'un article publié sur Djiwom in America

Non, les Poitevins attachés à l’histoire de leur ville ne sont pas contents de ce qui se passe à proximité de l’église Saint-Hilaire. Il semblerait qu’on n’ait pas bien estimé l’importance des vestiges enfouis sous l’ancien lycée du Doyenné. Il semblerait qu’on préfère les recouvrir pudiquement d’une chape de béton, « pour les protéger ». On n’aurait pas envie de savoir comment ont vécu et sont morts ceux qui ont peuplé pendant des siècles l’une des grandes collégiales françaises. Ou qu’on n’en ait pas les moyens…Poitiers, la ville d’Hilaire, de Radegonde et d’Aliénor, est en train, ces temps-ci, de se moderniser à vive allure. Ces grands noms ne nous parleraient-ils plus ? Ces hommes et ces femmes de foi, de pouvoir et de culture seraient-ils en passe de céder la place, dans notre subconscient, à l’argent-roi ?Lorsque, en 1972, on mit au jour, dans la rue des Carolus, un long tronçon de l’enceinte romaine du Bas Empire, on le détruisit en en découpant le parement en morceaux que l’on promit de reconstituer à proximité. Ces blocs furent jetés à la décharge : on n’en garda qu’un seul, qui sert de témoin ridicule de tout un pan d’histoire. Grégoire de Tours raconte en effet qu’en 587 on transporta au pied de cette muraille le corps de la reine Radegonde, fondatrice du monastère de Sainte-Croix, pour aller l’ensevelir à l’endroit où, hors les murs, allait s’élever bientôt l’église qui porte aujourd’hui son nom. Et Grégoire de préciser que les moniales, massées en haut des tours, pleuraient le départ de leur fondatrice. Lorsque on détruisit les vestiges, un de mes étudiants, Danois d’origine, déclara que « dans son pays, un tel massacre aurait déclenché une révolution ». A Poitiers, rien de tel.Lorsque, beaucoup plus récemment, on fit des fouilles à l’emplacement de l’ancien couvent des Augustines Hospitalières, on découvrit le mur d’enclos du monastère de Sainte-Croix, rue Saint-Simplicien, et un carrefour de rues romaines, avec les restes d’une fontaine publique et les squelettes de quelques soldats pourvus de leurs armes, typiques de cette époque barbare. Croyez-vous qu’une seule voix se soit élevée pour suggérer qu’on pouvait peut-être conserver sur place ne serait-ce qu’un tronçon de ces restes insignes ? Nenni. Une belle résidence s’élève aujourd’hui, densément bâtie pour ne perdre aucun mètre carré de ce cher terrain.La voix des hommes de culture est devenue inaudible, celle des hommes de foi se préoccupe davantage du temps présent où il y a tant à faire, il est vrai, celle des enseignants se consacre à des époques beaucoup moins obscures. Nous préférons nous plonger dans la réalité virtuelle et le divertissement, plutôt que de chercher à faire revivre ces vieilles lunes, Hilaire, Radegonde, Aliénor…Hilaire, parlons-en. On va sauvegarder les vestiges découverts près de la collégiale. En y coulant une dalle de béton. Le rêve de l’aménageur… Et sans doute de certains édiles… Que ne recouvre-t-on l’ensemble de la ville de Poitiers d’une chape « protectrice » afin de pouvoir construire par-dessus, à loisir, les belles résidences dont rêvent d’heureux et fortunés propriétaires, loin des immeubles collectifs ! Plus tard, sans doute, nos descendants auront tout loisir de s’intéresser de nouveau à Hilaire, Radegonde et Aliénor. Nous, nous en savons assez sur ce passé-là. Nous continuons toutefois à lui rendre hommage : les beaux immeubles ne s’appellent-ils pas « les Augustines », ou la « résidence du Doyenné », des noms qui fleurent bon le passé et apportent de confortables revenus ?Des autorités diverses de la Culture ont donné à chaque fois leur bénédiction à ce qui pourrait bien apparaître comme une entreprise de surdité organisée. Ce sont même elles qui, semble-t-il, ont imaginé la fameuse « chape de béton ». L’existence de ces autorités – qui devraient servir la connaissance désintéressée et préserver ce patrimoine des appétits mercantiles – explique d’ailleurs le plus souvent le désintérêt apparent de nos concitoyens : des spécialistes veillent… Ils ne permettraient pas que… Et pourtant, c’est bien à nous tous qu’il revient de dire si ces « vieilles lunes » doivent ou non être bétonnées. Cela ne vous intéresse-t-il pas de savoir qui étaient ces morts si gênants, dont les sarcophages gisent bien alignés sous la cour de l’ancien lycée ?L’église Saint-Hilaire d’aujourd’hui est tout ce qu’il reste de visible de tout un quartier disparu, de toute une histoire qui est l’histoire même de Poitiers. La magnifique basilique fut construite sur le tombeau d’un des premiers évêques de notre ville, mort en 367, qui fut en son temps une grande voix entendue d’un bout à l’autre de l’Empire romain, mérita par ses travaux de théologie d’être appelé docteur de l’Église d’Occident, et attira près de lui rien moins que Martin, le fondateur du monachisme occidental ; elle fut vendue en 1799 comme bien national et transformée en carrière. Un grand morceau de son porche gothique est aujourd’hui conservé au Victoria and Albert Museum de Londres. Au XIXe siècle, la nef fut reconstruite et l’église devint le centre d’une paroisse ; le chœur et les absides, miraculeusement conservés, ont livré des sculptures et des restes de fresques comparables à celles de Saint-Savin. Ce peu qui subsiste suffit à la faire classer au patrimoine mondial de l’U.N.E.S.C.O. Cela ne nous intéresse-t-il pas de savoir comment fonctionnait le collège de clercs qui la desservait et dont l’abbé laïc fut très tôt le duc d’Aquitaine puis, après 1204, le roi de France ? Qui étaient ces chanoines de haut vol qui, après avoir vécu dans des demeures qui constituèrent le bourg Saint-Hilaire, qui s’étendait des Trois Piliers à la porte de la Tranchée, se firent ensevelir autour de la basilique et, sans doute, jusque dans la cour de l’ancien lycée, peut-être aux côtés de quelques-uns des premiers évêques. Les restes de l’Italien Venance Fortunat, mort en 600, évêque de Poitiers, ami de Radegonde, et l’un des derniers grands poètes de la latinité à l’antique, se trouvent peut-être parmi eux. Comment tous ces vestiges s’inscrivaient-ils dans la grande nécropole païenne qui gît sous le quartier Saint-Hilaire et la promenade de Blossac et dont tout ce que nous savons se résume aux notes prises au XVIIIe siècle par le bénédiction Dom Fonteneau ? Poitiers serait-il devenu insensible à un monument-phare de son histoire ? Phare est bien le mot : jusqu’à la Révolution, avait lieu le « reguet » au cours duquel le maire et les échevins venaient assister à un Te Deum à Saint-Hilaire et allumer une lanterne à son clocher, pour commémorer la légende rapportée par Grégoire de Tours et Fortunat, selon laquelle, en 507, Clovis aurait été guidé, dans sa lutte contre les Visigoths d’Alaric, par un globe de feu sorti de la basilique.Bien sûr, il arrive que l’on fouille, et à grands frais. Quand on ne peut pas faire autrement. Pour établir au cœur de la ville, sur les restes d’un couvent de Cordeliers, une galerie marchande vitale pour le commerce et le parking souterrain qui doit l’accompagner. Pour creuser les espaces techniques nécessaires au théâtre-auditorium. Mais ici, rien de tel. On ne fouillerait donc pas ?Et pourtant, la collégiale Saint-Hilaire et son environnement sont au moins aussi importants pour la connaissance du passé que le cloître des Cordeliers… Ce seraient donc les aléas de l’économie et les appétits des promoteurs privés qui susciteraient une fouille ici, une chape de béton là ? En une ville célèbre pour ses études médiévales. En une cité naguère fière de son patrimoine ?
Il faut évidemment fouiller les vestiges de Saint-Hilaire. En tout cas, ne rien y construire, car on imagine bien ce qu’une dalle de béton signifierait pour ces restes fragiles. Et trouver l’argent. On sait toujours trouver l’argent, lorsqu’on en ressent la nécessité.
Notre ville, au fond, n’est ce qu’elle est que parce qu’Hilaire, le premier, avant Radegonde, Aliénor et d’autres y a vécu et a porté au loin sa renommée.
L’aventure de la connaissance ne réside pas seulement dans le futur.
Jean Hiernardprofesseur d’histoire ancienneà l’université de Poitiers

Jean Hiernard et AlainTranoy

Jean Hiernard est professeur d'histoire ancienne à l'Université de Poitiers et Alain Tranoy président honoraire de l'université et président de la Société des amis des Musées de Poitiers.

Saint Hilaire " Le centre de culture le plus important au sud de la Loire du temps de St Hilaire qui fut le premier personnage à avoir fait rayonner Poitiers. Il ne subsiste de cette époque que quelques manuscrits". "Il faut aussi rappeler que les rois de France portaient le titre "d'abbé laique de Saint-Hilaire".

Couler une dalle de béton équivaudrait à "jeter des archives dans un puit". "Ce serait une défaite intellectuelle".

"Certe, on est sur un terrain privé. Mais il existe des possibilités d'indemnisation pour le promoteur".

Jean Hiernard et Alain Tranoy regettent de ne pas voir été consultés "On a pas sollicité notre avis. Nous avons fait confiance aux instances en charge du dossier. Masi nous constatons qu'il y a une carence des personnes qui ont en charge de protéger notre patrimoine".

Sources : extraits de la Nouvelle République du 21 fevrier 2008

Monseigneur Rouet, archevêque de Poitiers

" Ce lieu, attaché à la mémoire du premier évêque de Poitiers mondialement connu, est pour notre église diocésaine non seulement un lieu d'hisotire, mais le symbole d'une école de théologie, d'un endroit ou l'intelligence de la foi s'est développée et a rayonné bien au dela de Poitiers"...
Mgr Rouet ajoute qu'il faut .." garder vivante la mémoire de ce lieu. Il ne s'agit pas de fouiller un ancien cimetière pour retrouver quelques ossements, mais d'entretenir une exigence intellectuelle"..." Ce qu'ont réalisé nos anciens est aujourd'hui un investissement pour tout homme, croyant ou non. S'il abdique de sa volonté de comprendre ou de chercher, s'il renonce à cultiver son intelligence, ..., il abdique une bonne part de son humanité et de sa responsabilité".

Poitiers ne doit pas oublier "qu'un évêque et la grandeur d'une abbaye renommée ont été des sources importantes pour le rayonnement de notre cité".

"Faire disparaitre ce lieu, ou l'enfouir sous des bâtiments ou encore le rendre inaccessible, ce ne serait pas simplement une faute de goût, mais ce serait mutiler notre propre histoire d'un de ses moments les plus éclatants".

Source : Extrait d'un article paru dans la Nouvelle République le 21 février 2008

Stephane Braconnier - extrait de son blog -

Le lundi 11 février 2008 à 14:31 :
Alors que les spécialistes de l’INRAP, qui travaillent depuis plusieurs mois sur le site, viennent de mettre à jour d’importants vestiges dans le cadre de la construction d’une résidence privée (« Le Doyenné »), à proximité de l’église Saint-Hilaire, le promoteur vient d’être autorisé à débuter les travaux sous réserve que les vestiges soient protégés, à titre conservatoire, par une dalle de béton.
Monsieur Alain CLAEYS a, dans ce cadre, adressé le 5 février dernier une lettre au Préfet de Région pour lui demander de réunir une « table ronde regroupant les services de l’Etat concernés, les représentants de l’INRAP ainsi que les élus locaux ».
Cette initiative ne manque pas de surprendre, voire de choquer, pour au moins trois raisons.
La première, de forme, est liée au fait que, comme souvent dans cette campagne, le candidat socialiste entretient une subtile ambiguïté entre sa qualité de Député et celle de candidat aux élections municipales. La lettre adressée au Préfet de Région, dont il est pourtant fait abondante publicité sur son site de campagne, l’a été, en effet, par le « député de la Vienne ».
La seconde, plus fondamentale, est liée aux arguments invoqués par Alain CLAYES qui, abusant une fois de plus des méthodes éculées du maire sortant, commence par renvoyer la responsabilité sur l’Etat (en l’espèce le gouvernement en place en 2002…), sans s’interroger sur les insuffisances, dans ce dossier, de l’équipe municipale en place. Pour quelqu’un qui prétend obtenir le classement au patrimoine de l’UNESCO du baptistère Saint-Jean, dont l’environnement a pourtant été défiguré par l’Espace Pierre-Mendès-France, la démarche de manque pas d’être équivoque.
La troisième est directement liée à l’avenir des vestiges et concerne justement l’attitude de l’équipe municipale sortante, que le candidat socialiste se garde bien de mettre en cause, alors même qu’à bien y réfléchir, sa responsabilité dans cette affaire est clairement engagée, bien avant celle de l’Etat.
La question se pose notamment de savoir pourquoi le Maire actuel n’a pas, au moment où le promoteur immobilier a acquis le terrain de l’ancien lycée du Doyenné, exercé son droit de préemption alors que la présence de vestiges rares était plus que probable, compte tenu de la proximité de l’Eglise Saint- Hilaire. Plus encore et pour les mêmes raisons, la question se pose de savoir pourquoi le Maire de Poitiers a délivré un permis construire alors qu’il avait pleinement conscience (certains débats en Conseil municipal en attestent) que des difficultés aiguës en naîtraient.
L’attitude du candidat socialiste dans cette affaire reflète, une nouvelle fois, que sa conception de l’action municipale est à beaucoup d’égard largement dépassée. Demander à l’Etat de réunir une commission ne permettra guère de faire progresser avec efficacité la cause des vestiges découverts et ne masquera pas, loin s’en fait, l’imprudence et le manque de prévisibilité de l’équipe municipale en place, dont ne cesse de se réclamer le candidat de la gauche socialo-communiste.
Pour notre part, éclairés par les historiens que nous allons rencontrer dans les jours qui viennent, nous présenterons très rapidement un ensemble de solutions permettant de préserver à la fois le patrimoine historique et les intérêts du maître d’ouvrage.

Alain Claeyes - Communiqué de Presse du 6/02/2008

Fouilles à St Hilaire


06-02-2008
Communiqué de presse - Attendre et voir
Les spécialistes de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) viennent de mettre à jour d’importants vestiges, dans le cadre de la construction d’une résidence privée à proximité de l’église St Hilaire à Poitiers.
Pour autant, l’État, dont les fouilles dépendent seules, a décidé de ne pas pousser plus avant les recherches. Il a autorisé le promoteur à débuter les travaux à condition que les vestiges soient protégés par une dalle de béton.
À ce stade du dossier, la procédure ne prévoit pas que les élus soient consultés. Toutefois, au vu du caractère particulièrement important des vestiges mis à jours et compte tenu de la décision prise par l’État, je souhaite que Monsieur le Préfet de Région, Préfet de la Vienne, puisse réunir une table ronde regroupant les services de l’État concernés, les représentants de l’INRAP ainsi que les élus locaux afin de connaître l’état des découvertes. Je lui adresse dès aujourd’hui un courrier en ce sens.
Je souhaite m’assurer que l’arrêt des fouilles est bien dû à des considérations techniques et non au manque de compétences humaines mobilisables sur le site Poitevin. Je rappelle que, comme l’ensemble des parlementaires socialistes, je m’étais élevé en 2002 contre la décision du gouvernement de Jean-Pierre Raffarin de baisser de 25 % la redevance versée par les aménageurs à l’INRAP. Cet institut avait dû, alors, se séparer d’un grand nombre de ses personnels. J’espère simplement que Poitiers ne paie pas aujourd’hui cette décision.
Alain Claeys, Député de la Vienne