Le lundi 11 février 2008 à 14:31 :
Alors que les spécialistes de l’INRAP, qui travaillent depuis plusieurs mois sur le site, viennent de mettre à jour d’importants vestiges dans le cadre de la construction d’une résidence privée (« Le Doyenné »), à proximité de l’église Saint-Hilaire, le promoteur vient d’être autorisé à débuter les travaux sous réserve que les vestiges soient protégés, à titre conservatoire, par une dalle de béton.
Monsieur Alain CLAEYS a, dans ce cadre, adressé le 5 février dernier une lettre au Préfet de Région pour lui demander de réunir une « table ronde regroupant les services de l’Etat concernés, les représentants de l’INRAP ainsi que les élus locaux ».
Cette initiative ne manque pas de surprendre, voire de choquer, pour au moins trois raisons.
La première, de forme, est liée au fait que, comme souvent dans cette campagne, le candidat socialiste entretient une subtile ambiguïté entre sa qualité de Député et celle de candidat aux élections municipales. La lettre adressée au Préfet de Région, dont il est pourtant fait abondante publicité sur son site de campagne, l’a été, en effet, par le « député de la Vienne ».
La seconde, plus fondamentale, est liée aux arguments invoqués par Alain CLAYES qui, abusant une fois de plus des méthodes éculées du maire sortant, commence par renvoyer la responsabilité sur l’Etat (en l’espèce le gouvernement en place en 2002…), sans s’interroger sur les insuffisances, dans ce dossier, de l’équipe municipale en place. Pour quelqu’un qui prétend obtenir le classement au patrimoine de l’UNESCO du baptistère Saint-Jean, dont l’environnement a pourtant été défiguré par l’Espace Pierre-Mendès-France, la démarche de manque pas d’être équivoque.
La troisième est directement liée à l’avenir des vestiges et concerne justement l’attitude de l’équipe municipale sortante, que le candidat socialiste se garde bien de mettre en cause, alors même qu’à bien y réfléchir, sa responsabilité dans cette affaire est clairement engagée, bien avant celle de l’Etat.
La question se pose notamment de savoir pourquoi le Maire actuel n’a pas, au moment où le promoteur immobilier a acquis le terrain de l’ancien lycée du Doyenné, exercé son droit de préemption alors que la présence de vestiges rares était plus que probable, compte tenu de la proximité de l’Eglise Saint- Hilaire. Plus encore et pour les mêmes raisons, la question se pose de savoir pourquoi le Maire de Poitiers a délivré un permis construire alors qu’il avait pleinement conscience (certains débats en Conseil municipal en attestent) que des difficultés aiguës en naîtraient.
L’attitude du candidat socialiste dans cette affaire reflète, une nouvelle fois, que sa conception de l’action municipale est à beaucoup d’égard largement dépassée. Demander à l’Etat de réunir une commission ne permettra guère de faire progresser avec efficacité la cause des vestiges découverts et ne masquera pas, loin s’en fait, l’imprudence et le manque de prévisibilité de l’équipe municipale en place, dont ne cesse de se réclamer le candidat de la gauche socialo-communiste.
Pour notre part, éclairés par les historiens que nous allons rencontrer dans les jours qui viennent, nous présenterons très rapidement un ensemble de solutions permettant de préserver à la fois le patrimoine historique et les intérêts du maître d’ouvrage.
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