12 mars 2008

Des découvertes impressionnantes

«N ous sommes emballés ! » Pour Anne-Marie Fourteau-Bardaji, de la Direction régionale des Affaires culturelles, les fouilles actuellement menées dans le quartier des Dunes et à Saint-Hilaire sont riches de découvertes. Ces fouilles "préventives" précèdent la construction d’immeubles.
Sur l’ancien terrain militaire du Parc à fourrage, des fouilles menées au XIXe siècle avaient déjà permis d’exhumer des tombes d’un grand cimetière antique bordant l’actuelle rue de la Pierre levée. Celles démarrées en septembre dernier sur 2000 m2 et financées par l’Etat ont mis à jour de nouvelles sépultures
à inhumation et à incinération, ainsi que les fondations de trois mausolées. Ce site exceptionnel, hors des murs de la ville antique, a été utilisé entre le Ier et le IVe siècle. A la fin du chantier, l’équipe d’archéologues menée par Anne-Sophie Vigot étudiera en laboratoire les objets récupérés sur le terrain.
Le site de l’ancien lycée du Doyenné, dans le quartier de Saint-Hilaire, fut aussi une nécropole. Installée depuis novembre dernier près de l’église du premier évêque de Poitiers, l’équipe de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) a découvert sur place quelque 350 sépultures, beaucoup
plus que ce qu’avaient révélé les sondages effectués en 2003. « Ce site majeur est complexe car il recouvre plusieurs couches archéologiques », précise Anne-Marie Fourteau-Bardaji. En effet, sur la nécropole antique se trouvent aussi des sarcophages mérovingiens, mais aussi des vestiges du cloître datant du XIIIe au XVIIIe siècle. Un "millefeuille" historique sur lequel s’activent les archéologues en cartographiant, photographiant et inventoriant le mobilier des tombes : des vases et des coffres de pierre, notamment. Sur le site de Saint-Hilaire, la tombe d’un couple enlacé a été découverte. Le travail de l’anthropologue permettra de découvrir quelles ont été leur vie et leur mort, grâce à leur position, aux os et aux objets entourant les corps. Une histoire pleine de mystères mais qui, grâce aux archéologues, est désormais immortalisée.

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